La cruauté est sournoise sous le règne de Caligula. De toute façon, le public sait déjà qu’il vient assister à une démonstration de tyrannie, alors quel intérêt y aurait-il à lui asséner en pleine face une quelconque violence assumée, franche, expansive ? Pour Jonathan Capdevielle, la pièce de Camus recèle au contraire une perversité suggérée, sous-jacente, qui ne s’exprime que progressivement au gré d’une atmosphère lourde qu’alimente une langueur amère.