À l’ouverture de la 78e édition du Festival d’Avignon, la dernière création d’Angélica Liddell, Dämon El funeral de Bergman, a fait grand bruit. C’était malheureusement moins pour sa forme ou même son contenu que par la polémique (qui n’avait pas lieu d’être) qu’on a voulu lui mettre sur le dos. Lors de l’édition précédente, les esprits avaient retenu de Welfare de Julie Deliquet le fait que la Cour d’honneur était confiée à une femme, et de Carte noire nommée désir de Rébecca Chaillon les insultes et agressions qui s’en sont suivies. La création contemporaine n’a-t-elle plus à offrir que le triste spectacle du fait divers quitte à occulter l’essentiel, à savoir l’écriture artistique ? Mais que personne ne ferme les yeux : chaque échelon de la création a sa responsabilité dans cette transformation de nos scènes en tribunes politiques athéâtrales.