Grand-peur et misère du IIIe Reich | Julie Duclos

À Villeurbanne, le TNP accueille la dernière création de Julie Duclos, sur les traces du fascisme vu par Bertolt Brecht. Dans Grand-peur et misère du IIIe Reich, créé en début de saison au Théâtre national de Bretagne, la metteuse en scène se confronte à un texte inquiétant de quotidienneté.

© Simon Gosselin

Monter Brecht à une époque aussi marquée par le retour d’un fascisme décomplexé n’a rien d’anodin, d’autant moins s’agissant de Grand-peur et misère du IIIe Reich. Dans sa dernière création, Julie Duclos s’empare donc de l’un des textes les plus marquants du théâtre résistant. Sur la trentaine de saynètes que comporte la pièce intégrale, elle en choisit treize qui, dans la traduction de Pierre Vesperini, dépeignent ensemble un certain visage du nazisme ordinaire. Et pour cause, c’est en les mettant en miroir les uns des autres, que chacun de ces tableaux révèle toute la violence d’une époque passée… ou à venir. Car il y a une indéniable nécessité contemporaine à faire entendre ces mots, ces silences, ces cris et ces doutes.