
Le théâtre est à nu. Tout ce qui en dissimulait les coulisses a disparu, ne restent que les murs, bruts et baignés de lumière, tandis que le public s’installe. Face à lui, neuf femmes prennent bientôt place l’une après l’autre, dans une frontalité qui travaille déjà, avant les mots, à un rapport fort du plateau à la salle. Réunies dans le décor chargé d’un appartement communautaire des années 70, chacune d’entre elles a accepté de témoigner d’une guerre dont le récit a toujours été réservé aux hommes. En adaptant le texte de l’écrivaine et journaliste Svetlana Alexievitch, Julie Deliquet fait de La Guerre n’a pas un visage de femme un moment fort de théâtre, porté par des comédiennes puissantes prises dans l’expérience du direct.