Ce procès n’a pas encore eu lieu, et seul l’avenir nous dira si la pièce écrite par l’Ukrainienne Sasha Denisova aura été visionnaire. Ce serait pourtant la suite logique à réserver au dirigeant de la Russie après les innombrables attaques et atteintes aux droits humains dont on l’accuse, la dernière en date faisant toujours rage aux portes de l’Europe. Mais dans cette création signée Galin Stoev avec le Théâtre National de Sofia, il n’est pas question de porter au plateau un témoignage à charge qui voudrait raconter l’histoire avant même qu’elle soit écrite. Avec une certaine distance, dans l’écriture comme dans la mise en scène, La Haye s’immisce dans les méandres du système russe pour mieux le décortiquer et le mettre à jour.