
En prenant pour toile de fond les mots de l’écrivain Peter Handke, Georges Lavaudant propose aux élèves de l’ENSAD une traversée plurielle, sensible et délicate d’une époque toute entière. Suivant la temporalité de l’œuvre originale, le metteur en scène, fidèle parmi les fidèles du Printemps des Comédiens, offre à sa troupe éphémère une longue parenthèse, des années 1920 aux années 1970. Durant ces cinquante ans, Handke retrace dans Le Malheur indifférent la vie puis la mort de sa mère, qui a fait le choix de mettre fin à ses jours le 21 novembre 1971. Comme souvent chez l’auteur autrichien, la grande histoire du monde rencontre les récits de l’intime, un amalgame qui trouve, dans cette mise en scène de Lavaudant, une certaine saveur.