C’est toute une vague de liberté qui accompagne l’entrée des neuf interprètes afghanes avant même que ne soient prononcés les premiers mots. L’image, déjà, est forte. L’insouciance est de mise, en témoignent les jeux de ballon, les éclaboussures d’eau et les sourires sur les visages. Certaines d’entre elles portent le voile, d’autres au contraire ont les cheveux au vent, toutes partagent pourtant le même plateau, le même désir, la même histoire. Échappées de leur pays après le retour au pouvoir des talibans, elles sont là pour raconter une légende millénaire, celle d’Antigone d’après les mots de Sophocle. Mais dans leurs voix à la musicalité marquée, le récit prend un accent nouveau, plus grave, derrière lequel se dessine le portrait d’un exil. Ces jeunes femmes, qui semblent encore hantées par la culpabilité, deviennent alors Les Messagères d’un espoir pour les temps à venir.