Ma nuit à Beyrouth | Mona El Yafi & Nadim Bahsoun

C’est avant tout le corps qui subit l’attente. Dans une introduction sur un fond d’électro auquel se mêlent des consignes en arabe, Nadim Bahsoun refait les gestes, encore et encore. Sa chorégraphie de plus en plus frénétique n’est pas née de l’imaginaire. Ma nuit à Beyrouth se résume déjà dans ce langage physique : attendre, espérer, se…

© Marie-Clémence David

C’est avant tout le corps qui subit l’attente. Dans une introduction sur un fond d’électro auquel se mêlent des consignes en arabe, Nadim Bahsoun refait les gestes, encore et encore. Sa chorégraphie de plus en plus frénétique n’est pas née de l’imaginaire. Ma nuit à Beyrouth se résume déjà dans ce langage physique : attendre, espérer, se résoudre, essayer encore. Tandis que son souffle s’accélère, la même danse se reproduit à l’infini, le corps se mêle à lui-même et devient flou. Alors arrivent les mots qui, dans la bouche de Mona El Yafi, viennent raconter l’histoire de cet homme confronté à l’absurdité totale : celle du renouvellement de son passeport transformé en parcours du combattant, dans un pays détruit sur tous les plans.