Il ne reste presque plus rien, quelques amas de pierres en fond de scène qui laissent encore penser que quelque chose a pu se passer ici. Le reste est nu, vaste et inhabité. Pourtant Éléna Doratiotto et Benoît Piret ont choisi cet espace pour convoquer ce qui persiste d’un héritage rituel du théâtre. Car sur ce plateau ouvert aux quatre vents, les figures de la tragédie grecque semblent errer en permanence. Comme insensibles aux affres du temps, elles attendent peut-être que vienne à nouveau l’heure de leur réplique. Composant avec le décor – monumental bien qu’imaginaire – d’un ancien palais tombé en ruines, Par grands vents joue ainsi d’emblée avec ce que peut le récit.