
Couvert de son bonnet et de son écharpe pour affronter le froid montpelliérain de ce début d’année, Nicolas Bouchaud s’approche de sa grande silhouette dans les rayons encore timides du soleil qui s’apprête à baigner la Place de la Comédie. La veille, il a joué Maîtres anciens d’après Thomas Bernhard au Théâtre des 13 vents. C’était le 11 janvier, jour de l’annonce du remaniement ministériel qui venait de changer, une nouvelle fois, le visage de la ministre de la culture. Son double expresso et son orange pressée avalés, nos regards se croisent. Il sait qu’il n’échappera pas au sujet. Quelque chose me dit qu’il n’a pas envie de se taire, de toute façon.