Sea of Silence | Tamara Cubas

Comme le chœur répondait aux acteurs dans les tragédies grecques, il arrive que les différentes propositions d’une même programmation se répondent dans leur forme, leur propos ou par des détails qui les lient. C’est le cas cette année au Festival d’Avignon avec « Sea of Silence », une pièce qui s’articule autour du chœur.

© Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

L’expérience a tout d’une traversée mystique aux côtés des sept femmes – beaucoup de symboles derrière ce chiffre – qui habitent le plateau. Au-dessus de leurs têtes pendent les racines des arbres qui, on ne peut que l’imaginer, s’épanouissent pleinement à l’air libre. Sous leurs pieds, des montagnes de sel dans cette grotte où peine à poindre la lumière du soleil. Comme la femme de Loth transformée en statue de sel, ici semblent s’accumuler les résidus des femmes passées avant elles et qui n’ont probablement pas eu l’occasion de s’exprimer. Ces sept femmes le peuvent, en revanche. De ces entrailles terrestres entre le refuge et les enfers s’élèvera ainsi bientôt une psalmodie à voix multiples, comme une incantation venue du centre de la terre destinée à faire trembler ce qu’il se passe à la surface.