
En termes de fabrication d’images, Yngvild Aspeli assume de franchir un cap par le biais de son domaine de prédilection qu’est la marionnette. Dans sa dernière création, l’artiste associée au Théâtre Dijon Bourgogne renverse les codes de la manipulation afin de mieux la questionner. À travers un spectacle qui s’ouvre sur un numéro de cabaret somme toute bancal, la metteuse en scène glisse peu à peu vers une réflexion méta-théâtrale en brouillant les frontières entre l’illusion de la scène et la réalité de sa pratique. Seul face (ou contre) sa marionnette qui prend bientôt vie dans une ambiance horrifique, Pedro Hermelin Vélez perd alors le contrôle, sa voix de ventriloque résonnant désormais malgré lui dans le corps organique de son acolyte devenu grand.