UNE IRRITATION [des arbres à abattre] | Sébastien Bournac

Pour sa dernière création à la tête du Théâtre Sorano à Toulouse, Sébastien Bournac s’offre ni plus ni moins que Thomas Bernhard. En adaptant Des arbres à abattre : une irritation, le metteur en scène provoque une rencontre sensible et sensée entre l’auteur autrichien et la comédienne Nabila Mekkid.

© François Passerini

En 1984, Thomas Bernhard publie Des arbres à abattre : une irritation, l’un de ses derniers romans, dans lequel il (le narrateur) renoue avec la société artistique viennoise après s’en être fièrement extirpé pendant des années. Quarante ans plus tard, c’est dans un geste d’adieu au Théâtre Sorano, dont il quitte la direction, que Sébastien Bournac choisit d’adapter ce texte pour sa dernière création. Mais si la plume et la langue de l’auteur autrichien, si précieuses au metteur en scène, constituent un matériau déjà riche et fascinant, elles prennent dans l’interprétation de Nabila Mekkid un sens nouveau. À la faveur d’une adaptation bien pensée et d’une scénographie délicate et habitée, la comédienne tend au public le miroir inattendu d’un monde que Bernhard décrivait déjà avec beaucoup de précision.